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CONSEQUENCES

 

 

VOIR MAL : QUE CELA SIGNIFIE-T-IL ?

1. QU'EST-CE QUE L'AMBLYOPIE ?

L'amblyopie est un abaissement important de la vision des deux yeux, qui laisse cependant un résidu visuel compatible avec certains actes de la vie courante. Le sujet amblyope se trouve ainsi dans une situation intermédiaire entre l'aveugle et le bien voyant.

Il ne faut pas la confondre avec l'amblyopie unilatérale (dont l'amblyopie fonctionnelle strabique est l'exemple le plus courant) qui pose des problèmes entièrement différents, puisque la vision d'un œil est conservée. Il convient alors de préférer l'expression d'enfant malvoyant ou partiellement voyant.

La limite inférieure de l'amblyopie est officiellement en France de 1/20ème. Mais il est difficile d'étalonner la valeur de la fonction visuelle au-dessous de 1/10ème. D'autres critères sont importants : qualité de la vision de près, étendue du champ visuel, évolutivité de l'affection oculaire.

Les aveugles et les amblyopes sont traditionnellement classés en quatre groupes :

* les aveugles totaux ou pratiquement totaux : c'est l'absence totale de vision ou la simple perception lumineuse (critère retenu : la perception des doigts à cinquante centimètres) ;

* les aveugles partiels : les restes visuels permettent l'orientation de la lumière et la perception des masses, facilitent considérablement le déplacement et l'appréhension du monde extérieur. Les sujets de ce groupe ont dans la plupart des cas une vision rapprochée insuffisante pour être d'une quelconque utilité dans la vie scolaire et professionnelle. Le reliquat visuel est estimé entre 1 et 2/50ème ;

* les amblyopes profonds : les restes visuels sont meilleurs que dans la précédente catégorie, les volumes sont mieux définis, les couleurs sont bien perçues et la vision rapprochée permet l'acquisition de la lecture et de l'écriture en noir. Ces sujets sont capables de lire les gros titres des journaux, de distinguer des schémas, de voir une carte de géographie, mais cette possibilité ne leur permet pas pour autant la poursuite d'une scolarisation exclusivement en noir. L'acuité visuelle oscille entre 3 et 4/50ème ;

* les amblyopes proprement dits : la vision rapprochée permet la scolarisation en noir avec des méthodes pédagogiques particulières ; elle est au minimum d'un dixième.

La limite supérieure de l'amblyopie est également vague, mais elle est généralement fixée à 4/10èmes, considérant qu'au-delà, les problèmes d'adaptation que peuvent poser les enfants sont liées à d'autres causes que visuelles.

 

2. COMMENT DETERMINER LA VISION : ACUITE VISUELLE ET CHAMP VISUEL

"Pour déterminer la vision, il faut prendre en compte l'acuité visuelle et le champ visuel".

Les déficiences de l’acuité visuelle s’apprécient après correction. Ainsi, un trouble de la réfraction, qui peut être entièrement corrigé par un moyen optique, ne sera pas considéré comme une déficience oculaire. Le degré de vision sera estimé en tenant compte de la correction optique supportable en vision binoculaire.

La mesure de l’acuité visuelle doit tenir compte de l’acuité visuelle de loin (échelle de Monoyer lue à 5 mètres) et de l’acuité visuelle de près (échelle de Parinaud lue à 40 centimètres).

Plusieurs définitions de la cécité sont actuellement employées :

- cécité complète : sont atteints de cécité complète ceux dont la vision est abolie (v = 0) au sens absolu du terme avec abolition de la perception de la lumière ; sont considérés comme atteints de quasi-cécité ceux dont la vision centrale est égale ou inférieure à 1/20 d’un œil, celle de l’autre étant inférieure à 1/20, avec déficience des champs visuels périphériques lorsque le champ visuel n’excède pas 20°, dans le secteur le plus étendu ;

- cécité professionnelle : est considéré comme atteint de cécité professionnelle celui dont l’œil le meilleur a une acuité égale au plus à 1/20 avec un rétrécissement du champ visuel inférieur à 20° dans son secteur le plus étendu.

La carte d’invalidité peut comporter la mention "cécité" pour les personnes dont la vision centrale est nulle ou inférieure à 1/20ème de la normale, ou la mention "besoin d’accompagnement".

Outre la vision des deux yeux, qui détermine l'acuité visuelle, pour déterminer si une personne est bien ou mal voyante, un autre critère, alternatif ou complémentaire (et/ou) est pris en compte : le champ visuel. Le champ visuel se réfère à l'étendue de la vision d'un individu, et se mesure en degrés, comme un angle. Si quelqu'un possédant une vue normale regarde devant lui, il devrait être capable de voir presque tous les objets dans un demi-cercle, soit 180 degrés, et de percevoir la même étendue de chaque côté du nez. Un tiers du champ visuel central est perçu par les deux yeux. Une personne est dite avoir une basse vision si elle ne peut voir qu'un champ égal ou inférieur à 20 degrés, avec son meilleur œil. Une perte du champ visuel restreint la vision centrale (ce qui est vu au centre de chaque œil) ou la vision périphérique.

 

 

3. MON ENFANT VOIT MAL, MAIS QUE VOIT-IL ?

La basse vision peut être due à un accident ou une maladie, dater de la naissance ou de la tendre enfance. Elle peut aussi être le résultat de conditions physiques ou de maladies. Tandis que de nombreuses maladies des yeux peuvent être soignées avec succès à l'aide de médicaments ou d'interventions chirurgicales, la basse vision peut persister à cause de l'endommagement de certaines parties de l'œil, provoqué par la maladie ou la condition physique (voir croquis).

- Les parties de l'oeil -

Les parties de l'oeil

 

 

1) La cornée est la tunique antérieure et transparente de l'œil. Elle protège l'œil et joue essentiellement un rôle de vitre.
2) L'iris est la partie colorée de l'œil. Elle contrôle la quantité de lumière entrant dans l'œil.
3) Le cristallin, structure transparente composée d'eau et de protéines, fait la mise au point des images.
4) Le vitré, substance gélatineuse composée d'eau à 99 %, est transparent et maintient la forme de l'œil.
5) La sclérotique est la membrane fibreuse blanche qui protège l'œil.
6) La rétine est la tunique interne nerveuse sur laquelle le cristallin fait la mise au point des 2 images. Elle possède une macula (ou tache jaune) (7), zone centrale de la meilleure vision.
8) Le nerf optique reçoit l'image visuelle de la rétine et la transmet au cerveau, où elle est «vue>.

Dégénérescence de la macula, cataracte, glaucome, décollement de la rétine, rétinite diabétique, et rétinite pigmentaire sont les causes les plus courantes de la basse vision. Chacune d'elles affecte la vue de manière différente.

Dégénérescence de la macula Dégénérescence de la macula : maladie visuelle la plus répandue, elle entraîne la perte de la vision du champ central, rendant la lecture et autres activités utilisant une vision de près, difficiles. Le reste de la vision périphérique permet de voir les objets.
Cataracte Cataracte : opacité du cristallin qui entraîne une perte générale des détails. Le champ de vision n'est pas affecté, mais les conditions d'éclairage éblouissant, la distorsion et les images doubles peuvent s'avérer gênantes.
Glaucome Glaucome : maladie où les tissus sont endommagés par une pression croissante à l'intérieur de l'oeil. S'il n'est pas traité assez tôt, le glaucome peut détruire la vision périphérique, laissant une " vision en tunnel ", une petite zone centrale par laquelle la personne peut encore voir.
Rétine pigmentaire Rétinite pigmentaire : une maladie héréditaire qui affecte la vision du fait d'une détérioration des tissus rétiniens. Caractérisée par une héméralopie, la pigmentation de la rétine aboutit souvent à une " vision en tunnel ". La vision centrale peut également être affectée.
Décollement de la rétine Décollement de la rétine : les rétines se décollent pour diverses raisons et nombreuses sont celles qui peuvent être réparées chirurgicalement. Lorsqu'il est en activité, le trou ? ou la déchirure? en question se remplit de liquide, soulevant la rétine par rapport à sa position normale, et provoquant ainsi un défaut dans le champ de vision. Ces déchirures peuvent apparaître sous la forme d'ombres sombres, soit au-dessus ou sous le champ central, comme si un rideau ou une vague obstruait la vue.
Rétine Diabétique Rétinite diabétique : environ 80 % dès diabétiques atteints par cette maladie ressentent, tout au plus, une dilatation et un épanchement des vaisseaux sanguins rétiniens qui peuvent brouiller le champ visuel central. La majorité des cas dégénère en " états prolifiques ", où les nouveaux vaisseaux sanguins qui se développent de manière anormale, peuvent se rompre et saigner dans le vitré, s'interposant ainsi au passage de la lumière à travers l'œil, soit sous forme de taches disséminées, soit en recouvrant complètement le champ visuel. Dans la plupart des cas, une partie de la vision reste intacte.